Passionné par les hommes, les femmes, les territoires, souvent bouleversé par l’étrange façon que nous avons d’abîmer nos existences, il explore nos histoires, nos identités et nos sociétés.
À partir de 2011, Dans les Cités, puis Fabrication de la guerre civile, les deux volets d’un même cycle romanesque, racontent la vie au quotidien dans une Cité promise à la démolition. Les textes suivent quelque 150 habitants des cités durant près d’une année et demie, au milieu des dossiers de relogement et des premiers engins de chantier venus perforer les bâtiments. L’ensemble établit un grand portrait, divers, cruel, amoureux, baroque et enflammé de notre société : « Ce que nous sommes au monde : petites choses et précieux ».
Charles Robinson travaille dans quatre directions qui s’entrelacent : l’écriture, la création sonore, la littérature live, la création numérique. Il développe des performances en solo ou avec des musiciens, danseurs, comédiens, et vidéastes afin de sortir le texte du livre et de le faire battre dans de nouvelles pratiques. 351 (catalogue des morts de la rue) ; Disneyland après la Bombe (grand opéra des Cités) ; Dans les Cités : râga nocturne (10 heures de lecture nocturne pour église et peuple) sont quelques-unes de ses propositions pour la scène.
Jamais lassé du monde, Charles Robinson collabore à de nombreux projets, dans de nombreux domaines, ce qui lui ouvre des champs thématiques, disciplinaires et des modalités de travail très divers : la vie dans l’espace avec le Centre National d’Exploration Spatiale, le paysage et l’aménagement urbain avec des agences d’urbanisme, la création plastique avec des écoles des Beaux-Arts, le corps en mouvement avec des chorégraphes, etc.
En 2024 et 2025, en partenariat avec La Cinémathèque de Toulouse (dans le cadre du Festival Synchro / Festival de Ciné Concerts), et Le Vent des Signes et avec le soutien de l’Agence Unique Occitanie Culture (2025), il imagine, invente, fabrique, fantasme, écrit et performe les dialogues des personnages de deux films muets : A lost singing town in Arizona et L’X Noir de Léonce Perret. Il opère à la manière du Benshi, ce commentateur placé devant l’écran qui prête sa voix et son corps à tous les personnages du film muet et nous donne à entendre sa lecture fantasque, drôlissime des situations. Cet art était si populaire qu’il retarda l’avènement du parlant au Japon.
Et ainsi, d’ouvrages en films, inlassablement, Charles Robinson observe la patine des êtres, plonge dans l’extraordinaire charge, dans les pressions et tensions considérables, dans les contradictions, dans les récits générationnels, dans les histoires d’amour, dans les craintes et jubilations du travail, dans la fierté d’un savoir-faire, s’attache à rendre possible la présence de ce qui se cache, ce qu’on devine à peine, et qui éclot grand si l’on s’y prend avec assez d’attention.
Publications
J’accepte – Éditions Espaces 34, 2023
Infinite Loss – Apocope, 2018
Fabrication de la guerre civile – Le Seuil, 2016
Ultimo – è®e, 2012
Dans les Cités – Le Seuil, 2011
Génie du proxénétisme – Le Seuil, 2008
LORAN CHOURRAU Réalisateur, monteur sur le film
Loran Chourrau est réalisateur, photographe, monteur et graphiste.
Après une licence d’étude théâtrale, Loran Chourrau est d’abord comédien, puis danseur jusqu’à ce que son amour de l’image le rattrape et l’amène à abandonner le jeu scénique. Il décide alors de se consacrer à la mise en images de personnes, situations, projets… : film, photographie, graphisme.
Dans son travail, il privilégie la transversalité dans l’art. Il aime poser son regard sur le travail d’autres artistes, techniciens, chercheurs, structures… pour faire émerger des formes et des écritures imagées inédites.
En parallèle de ce travail d’expérimentation et de recherche contemporaine, il conçoit, des projets vidéo liés aux écritures du réel, où se mêlent art et approche sociale au travers de projets participatifs de territoire (urbains, ruraux…), ludiques et décalés où la valorisation de la personne est au centre de la question artistique.
Toutes ces rencontres nourrissent des projets de cinéma plus personnels.
Loran travaille en tant qu’auteur indépendant mais aussi au travers du collectif le petit cowboy (cocréé en 2004) et de la société de production Le Gros Indien (co-créé en 2015).
Sa collabaration avec le théâtre le Vent des Signes débute en 2019 autour de l’image graphique du projet du théâtre. Peu à peu les regards se croisent et se transforment en réalisations photos et vidéos : créations hybrides, captations lives, réflexions graphiques, réalisations, installations d’expos mélant images et mots…
Quelques partenaires pour lesquels il a réalisé vidéos, photos…
Artistes et Compagnies : Cie Sylvain Huc, le GdRA, lato sensu museum (Christophe Bergon, Camille de Toledo), cie Divergences, la zampa, cie Moebius, Collectif Ramdom, Cie Samuel Mathieu, cie Tabula Rasa (Sébastien Bournac), Cie Gilles Baron, Sandrine Maisonneuve, Toméo Vergès, Katcross, Collectif Eudaimonia, Marc Sens, Patrick Codenys, Nicolas Simonneau, Claude Faber, Les Chiennes Nationales, Pierre Rigal, Sébastien Barrier, G Bistaki, Hélène Iratchet, le Petit Théâtre de Pain, Valérie Véril, Jordi Kerol, Garniouze, Marlène Llop, Pierre de Mecquenem, Guy Alloucherie, Nacho Flores, Théâtre Dromesko, P2BYM, 1 Watt ; Crida Company, Eric Lareine, le Periscope, Komplex Kapharnaüm, lCie l’Inattendu / Jacques Nichet, Aurachrome théâtre, Osmosis cie, Jack the Ripper, Phospho, Appach (Cécile Grassin), groupe amour amour amour, Nuria Leguarda, Kendell Geers, Sophie Cardin, Rachel Garcia, Galerie Lulu Mirettes, GroupeSansdiscontinu, Les Chantiers Nomades (Mathieu Amalric)…
Structures, Institutions, villes : l’Usine – CNAREP Toulouse Métropole Tournefeuille, ThéâtredelaCité Toulouse, Théâtre Le Vent des Signes, Circa Pole national des arts du cirque Auch, Atelier 231 – Sotteville-lès-Rouen, Le Bikini – Toulouse, SPAC Shizuoka (Japon), Fabrik (Potsdam-Allemagne), ENSAT, La Cuisine, Institut français, Théâtre le Sorano, Fondation Bouygues Telecom, Grand Marathon du Ténéré, les halles de la Cartoucherie, Les Pronomades, festival Nice People, festival de Ramonville, InPACT – Initiative pour le partage culturel – Paris / projet d’éducation culturelle dans de nombreux quartiers prioritaires, lycées, collèges… DRAC et Région Occitanie, Conseil départemental Haute-Garonne, Ville de Toulouse et plus d’une trentaine sur toute la région Occitanie, Angers, Marseille, Cergy….
MILÈNE TOURNIER Poétesse (Voyante Magnifique) sur le film
Elle est poétesse, dramaturge et docteure en études théâtrales de l’université Sorbonne Nouvelle où elle a soutenu une thèse sur les « Figures de l’impudeur : dire, écrire jouer l’intime 1976-2016 ».
Elle aime parcourir les villes, Paris est son terrain de jeu, la marche sa principale source de création. Elle réalise des vidéo-poèmes disponibles sur les réseaux sociaux où elle explore le lien entre les images et l’écriture. Parmi ses derniers titres, en poésie : Je t’aime comme ; Se coltiner grandir ; Cent portraits vagues (Éditions Lurlure), Ce que m’a soufflé la ville (Éditions Castor Astral). En théâtre, une conversation avec ChatGPT : 27 fois la Muraille de Chine : je me suis posé la réponse (éditions théâtrales, 2024).
Ses travaux s’ancrent dans un arpentage foisonnant du réel et de l’intime, à partir de matériaux visuels, sonores, textuels très contemporains.
Au théâtre, elle travaille auprès de
– Anne Lefèvre, directrice du théâtre Le Vent des Signes (Toulouse), au projet intitulé « Territoires d’Outre-Vie | Dévisager Aimer », un projet de récits de poétiques à partir d’une heure de rencontre en tête à tête avec une centaine de personnes.
-Céleste Germe et Maëlys Ricordeau Das Plateau (« Un jour sans vent – Une Orestie ». Texte Milène Tournier et Eschyle. Conception et écriture du projet : Das Plateau, Théâtre Public de Montreuil, Comédie de Reims)
-Carine Goron (Le maniement du fragile, texte : Milène Tournier, conception et écriture du projet : Carine Goron, Théâtre de Brétigny, 2023)
-Juliet Daremond Marsaud (pour un projet de recherche-création en lien avec la Manufacture de Lausanne et le CDN de Poitiers autour des « agendas » comme matière textuelle et théâtrale)
-Mégane Arnaud (« Ophélie j’étais un récit » – texte Milène Tournier ; conception, dramaturgie : Mégane Arnaud. La pièce a reçu le prix de poésie dramatique Paul Claudel, elle va faire l’objet d’une fiction radiophonique à France Culture et sera éditée aux éditions théâtrales à l’hiver 2025.
-Lena Paugam (qui a mis en scène et joué De la disparition des larmes, Texte : Milène Tournier ; conception : Lena Paugam ; Théâtre du Train Bleu. Lena Paugam mettra également en scène 27 fois la Muraille de Chine
-Frédéric Grosche (Nuits, tournée dans les Côtes d’Armor)
-Lola Cambourieu (Et puis le roulis, soutien Artcena, 104 Festival Impatiences).
-Jean-Gabriel Manolis (avec lequel elle travaille à une performance autour des Cent portraits vagues)
Livres
-Et m’ont murmuré les campagnes, Le Castor Astral, février 2025, Prix Verlaine
-31 kilomètres aujourd’hui, éditions Lurlure, oct 2025
-La Table du poème, éditions Lurlure, automne 2024
-27 fois la muraille de Chine : je me suis posé la réponse, éditions Théâtrales, 2024.
-Cent portraits vagues, éditions Lurlure, 2024.
-Puisque chacun pourra partir, chacun pourra rester, éditions Unicité, 2023.
-Ce que m’a soufflé la ville, Le Castor Astral, 2023. (Grand Prix international du recueil d’un jeune poète Académie des Jeux Floraux)
-De la disparition des larmes, éditions Théâtrales, 2022. (Prix Jacques Scherer 2023)
-Se coltiner grandir, éditions Lurlure, 2022.
-Je t’aime comme, éditions Lurlure, 2021.
-L’Autre jour, éditions Lurlure, 2020, (Prix SGDL Révélation de Poésie 2021.)
-Poèmes d’époque, préface de François Bon, Gros textes/Décharge, coll. « Polder », 2019.
-Nuits, la P’tite Hélène éditions, 2019.
-Et puis le roulis, éditions Théâtrales, 2018.
À paraître
-Ophélie j’étais un récit, éditions théâtrales, janvier 2026 – (Prix de poésie dramatique Paul Claudel)
-Journal ouvert, éditions Le Castor Astral, 2026
-Cent monologues en même temps, éditions Lurlure, 2026
ANNE LEFÈVRE Monteuse, directrice d’acteur·ice et metteuse en scène sur le film
Anne Lefèvre est metteuse en scène, actrice, autrice, directrice de l’espace Le Vent des Signes.
Anne Lefèvre a quelque chose de Brigitte Fontaine. Un engagement insaisissable qui rend les femmes libres. Sensible, volubile, intense, généreuse, Anne Lefèvre ne prend pas le micro pour chanter mais pour parler de nous. De nos craintes, de nos doutes, de nos espoirs secrets ou encore de notre volonté enfouie de changer le monde, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…
Jean-Luc Martinez La Dépêche du Midi /Toulouse
À 29 ans, elle vérifie qu’elle doit être comédienne, ce métier qui l’interroge depuis toujours. Reçue au Conservatoire de Bordeaux, elle rencontre son premier maître : Gérard Laurent. Œil laser. À Paris, ses deux maîtres suivants Melinda Mariass et Blanche Salant ont cette même exigence, efficace cadeau d’accompagnement vers l’unique de soi et la responsabilité. Trois maîtres convaincus que ces métiers d’art procèdent de 5% de talent et de 95% de transpiration.
Son parcours de théâtre est fondé sur une intranquillité foncière : ce monde, comment y participer sans y rajouter de l’abîme ? Comment générer de la construction en lieu et place de la déconstruction ?
Deux fois Coup de pouce au Off à Avignon, elle tourne sur le territoire français puis fonde, à Toulouse, Le Vent des Signes, lieu de fabrique où se croisent des artistes soucieux d’interroger le monde d’aujourd’hui à travers des formes contemporaines hybrides et performatives.
Maîtres-mots à son écriture et à ses mises en œuvre : libre arbitre et responsabilité individuelle. Convocation du vivant.
Sa démarche artistique est avant tout un process où le cœur du poème se donne à voir et entendre dans des écritures de plateau ancrées dans des exigences performatives et pluridisciplinaires portées par des acteurs, artistes, écrivains, musiciens, danseurs, vidéastes… tous entiers engagés dans la convocation du vivant. Emmanuel Adely, Charles Robinson, Milène Tournier, Didier Aschour, Philippe Malone, François Donato, Joan Cambon, Garance Dor, Sébastien Bournac, Loran Chourrau…
Le texte en est un élément constitutif indéniable mais pas le seul. Le mouvement, la danse, la vidéo, le son, la musique, l’instant, la surprise incarnée et palpitante en sont tout autant essentiels. Il s’agit de construire avec. Dans un rapport sensible à soi et à l’autre. Dans un rapport attentif et lucide au manifeste et à l’invisible. Dans la convocation d’un libre arbitre individuel consubstantiel de ce qu’est le vivant.
Écritures et performances
Territoires d’Outre-Vie, 2023-2025
Même si ça brûle (réécriture & variation sur 3 espaces interconnectés), 2024
Même si ça brûle (version duo | performance texte / electrolive), 2022
Même si ça brûle (version solo), 2019
Nasty days, 2018
Ça sent qu’on est au bord, 2017
Je dirai qu’il est trop tard quand je serai mort.e, 2016
Et toi ?, 2015
J’ai apporté mes gravats à la déchetterie, 2013
JOAN CAMBON Créateur de la bande son sur le film
Joan Cambon (jn) sculpte des univers musicaux organiques et singuliers. De formation scientifique, imprégné de cinéma, littérature, photographie, spectacle vivant… ce bassiste / ingénieur son / sound designer, élabore des compositions en quête permanente de nouvelles textures, maillages sonores mélodiques diffractés par les possibilités infinies de l’électronique, et plus particulièrement des samplers.
Il est le co-fondateur du projet Arca avec Sylvain Chauveau (entre electronica, rock, ambient, musique expérimentale et ambiances cinématographiques).
Cinq albums sont parus sur différents labels en Europe et au Japon, suivis de tournées. Il publie aussi plusieurs albums solo à partir de 2010.
Il déploie également son travail d’architectures sonores dans le spectacle vivant où il développe de nouvelles écritures sonores et musicales dans d’autres champs artistiques – théâtre, danse, arts plastiques, opéra, cirque, ciné-concerts – explorant des espaces acoustiques constamment réinventés.
Au contact d’artistes internationaux comme Aurélien Bory, Kaori Ito, Pierre Rigal, Galin Stoev, Julien Gosselin, Emmanuel Daumas, Mélissa Zehner, Laurent Pelly ou Jean Bellorini, il réalise les univers musicaux et sonores d’une cinquantaine de spectacles, avec des instruments ou / et des dispositifs originaux.
Naviguant depuis 25 ans entre productions indépendantes et institutionnelles, il a travaillé pour de nombreuses structures : le ballet de l’Opéra de Paris, le ballet national du Chili, le festival d’Avignon, la Comédie Française, le Théâtre de l’Odéon, le Centre Dramatique National de Toulouse, l’Opéra National du Capitole, la Philharmonie de Paris, le théâtre Vidy- Lausanne, la Cinémathèque de Toulouse, Radio France, etc Il compose également des musiques de films ou séries, et réalise des installations. Il a aussi collaboré comme ingénieur du son avec Sylvain Chauveau, Punish Yourself, Jean-François Zygel, Natalie Dessay, Pas de printemps pour Marnie…
DISCOGRAPHIE SOLO
– Outstanding Cycles (2025)
– Azimut (2014), avec la participation de Raïs Mohand, Najib El Maïmouni Idrissi, Jamila Abdellaoui
– Reshaping the seasons for kaori’s body (2013 Arbouse Recordings)
– Sans objet (2010 Novelsoun)